Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/299

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Lubin.

Cela est vrai ; j’oubliais que j’avais une fortune qui est d’avis que je ne te regarde pas. Cependant si tu me trouvais à ton gré, c’est dommage que tu n’aies pas la satisfaction de m’aimer à ton aise ; c’est un hasard qui ne se trouve pas toujours. Serais-tu d’avis que j’en touchasse un petit mot à la marquise ? Elle a de l’amitié pour le chevalier, le chevalier en a pour elle ; ils pourraient fort bien se faire l’amitié de s’épouser par amour, et notre affaire irait tout de suite.

Lisette.

Tais-toi, voici madame.

Lubin.

Laisse-moi faire.



Scène III

LA MARQUISE, HORTENSIUS, LISETTE, LUBIN.
La Marquise.

Lisette, allez dire là-bas qu’on ne laisse entrer personne ; je crois que voilà l’heure de notre lecture, il faudrait avertir le chevalier. Ah ! te voilà, Lubin ; où est ton maître ?

Lubin.

Je crois, madame, qu’il est allé soupirer chez lui.

La Marquise.

Va lui dire que nous l’attendons.

Lubin.

Oui, madame ; et j’aurai aussi pour moi une petite bagatelle à vous proposer, dont je prendrai