Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/305

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La Marquise.

Allez, monsieur, je vous retiens pour cent ans : vous n’avez ici ni comte, ni chevalier à craindre ; c’est moi qui vous en assure, et qui vous protège. Prenez votre livre, et lisons ; je n’attends personne. Hortensius tire un livre.



Scène V

LUBIN arrive ; HORTENSIUS, LA MARQUISE.
Lubin.

Madame, monsieur le chevalier finit un embarras avec un homme ; il va venir, et il dit qu’on l’attende.

La Marquise.

Va, va, quand il viendra nous le prendrons.

Lubin.

Si vous le permettiez à présent, madame, j’aurais l’honneur de causer un moment avec vous.

La Marquise.

Eh bien, que veux-tu ? Achève.

Lubin.

Oh ! mais, je n’oserais, vous me paraissez en colère.

La Marquise, à Hortensius.

Moi, de la colère ? ai-je cet air-là, monsieur ?

Hortensius.

La paix règne sur votre visage.

Lubin.

C’est donc que cette paix y règne d’un air fâché ?