comment vous le recevez ; on lui dit que vous souffrez ses visites, que vous ne le recevez point mal. Point mal ! dit-il avec dépit, ce n’est donc pas la peine que je m’en mêle ? Qui est-ce qui n’aurait pas cru là-dessus qu’il songeait à vous pour lui-même ? Voilà ce qui m’avait fait parler, moi : eh ! que sait-on ce qui se passe dans sa tête ? peut-être qu’il vous aime.
Il en est bien capable.
Me voilà déroutée, je ne sais plus comment régler ma conduite ; car il y en a une à tenir là-dedans : j’ignore laquelle, et cela m’inquiète.
Si vous me le permettez, madame, je vous apprendrai un petit axiome qui vous sera, sur la chose, d’une merveilleuse instruction ; c’est que le jaloux veut avoir ce qu’il aime : or, étant manifeste que le chevalier vous refuse…
Il me refuse ! Vous avez des expressions bien grossières ; votre axiome ne sait ce qu’il dit ; il n’est pas encore sûr qu’il me refuse.
Il s’en faut bien ; demandez au comte ce qu’il pense.
Comment, est-ce que le comte était présent ?
Il n’y était plus ; je dis seulement qu’il croit que le chevalier est son rival.