Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/333

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Lisette.

Madame la marquise est si peu disposée à se marier, qu’elle ne veut pas même voir d’amants : elle m’a dit de vous prier de ne pas vous obstiner à l’aimer.

Le Comte.

Non plus qu’à la voir, sans doute ?

Lisette.

Mais je crois que cela revient au même.

Lubin.

Oui, qui dit l’un dit l’autre.

Le Comte.

Que les femmes sont inconcevables ! Le chevalier est ici, apparemment ?

Lisette.

Je crois que oui.

Lubin.

Leurs sentiments d’amitié ne permettent pas qu’ils se séparent.

Le Comte.

Ah ! avertissez, je vous prie, le chevalier, que je voudrais lui dire un mot.

Lisette.

J’y vais de ce pas, monsieur le comte.

(Lubin sort avec Lisette, en saluant le comte.)



Scène V

LE COMTE, seul.

Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce de l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre ? Le chevalier va venir,