Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/438

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Monsieur Orgon.

Connaissez-vous cette lettre-là ? Voilà par où j’ai appris votre déguisement, qu’elle n’a pourtant su que par vous.

Dorante.

Je ne saurais vous exprimer mon bonheur, madame ; mais ce qui m’enchante le plus, ce sont les preuves que je vous ai données de ma tendresse.

Mario.

Dorante me pardonne-t-il la colère où j’ai mis Bourguignon ?

Dorante.

Il ne vous la pardonne pas, il vous en remercie.

Arlequin.

De la joie, madame ! Vous avez perdu votre rang, mais vous n’êtes point à plaindre, puisque Arlequin vous reste.

Lisette.

Belle consolation ! il n’y a que toi qui gagnes à cela.

Arlequin.

Je n’y perds pas. Avant notre connaissance, votre dot valait mieux que vous ; à présent, vous valez mieux que votre dot. Allons, saute, marquis !