Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/559

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Arlequin.

Oh ! monsieur, point du tout.

Lisette.

Vous, l’épouser !

Arlequin.

Jamais.

Dorante.

Tais-toi… Ne me retiens point, Lisette ; que me veux-tu ?

Lisette.

Eh, doucement ! donnez-vous le temps de respirer. Ah ! que vous êtes changé !

Arlequin.

C’est cette perfide qui le fâche ; mais ce ne sera rien.

Lisette.

Vous ressouvenez-vous que j’appartiens à madame la comtesse, monsieur ? L’avez-vous oubliée elle-même ?

Dorante.

Non ; je l’honore, je la respecte toujours : mais je pars, si tu n’achèves.

Lisette.

Eh bien ! monsieur, je finis. Qu’est-ce que c’est que les hommes !

Dorante, s’en allant.

Adieu.

Arlequin.

Cours après.

Lisette.

Attendez donc, monsieur.

Dorante.

C’est que tes exclamations sur les hommes sont si mal placées, que j’en rougis pour ta maîtresse.