Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/49

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Damis.

Moi, madame ? je n’aurais donc ni goût ni raison.

M. Orgon.

Ne le disais-je pas ? Dispute de délicatesse que tout cela ; rendez-vous plus de justice à tous deux. M. Ergaste, les gens de notre âge effarouchent les éclaircissements ; promenons-nous de notre côté ; pour vous, mes enfants, qui ne vous haïssez pas, je vous donne deux jours pour terminer vos débats ; après quoi je vous marie ; et ce sera dès demain, si on me raisonne.

(Ils se retirent.)



Scène VIII

LUCILE, DAMIS.
Damis.

Dès demain, si on me raisonne ! Eh bien ! madame, dans ce qui vient de se passer, j’ai fait du mieux que j’ai pu ; j’ai tâché, dans mes réponses, de ménager vos dispositions et la bienséance ; mais que pensez-vous de ce qu’ils disent ?

Lucile.

Qu’effectivement ceci commence à devenir difficile.

Damis.

Très difficile, au moins.

Lucile.

Oui, il en faut convenir, nous aurons de la peine à nous tirer d’affaire.