Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/66

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un vrai mariage d’inclination, et jamais on n’en devrait faire d’autres. Vous me charmez ; est-ce une chose conclue ?

M. Orgon.

Assurément ; je viens d’en avertir ma fille.

M. Ergaste.

Je vous rends grâces ; souffrez à présent que je dise un mot à ce valet, et je vous rejoins sur-le-champ.

M. Orgon.

Je vous attends ; faites.



Scène IV

M. ERGASTE, FRONTIN.
M. Ergaste.

Approche.

Frontin.

Me voilà, monsieur.

M. Ergaste.

Écoute, et retiens bien la commission que je te donne.

Frontin.

Je n’ai pas beaucoup de mémoire, mais avec du zèle on s’en passe.

M. Ergaste.

Tu diras à mon fils que ce n’est plus à Lucile qu’on le destine, et qu’on lui accorde aujourd’hui ce qu’il aime.

Frontin.

Et s’il me demande ce que c’est qu’il aime, que lui dirai-je ?