Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/147

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rattes découragés se débandèrent, trois mille furent tués ; leur artillerie, leurs caissons, leur bagage, tout fut pris par les Anglais. Bourguien et une grande partie de ses officiers, désespérant sans doute des affaires des Mahrattes, se rendirent prisonniers.

La possession de Délhy fut le prix de la victoire. Le vieil empereur Schah-Alloûm recouvra sa liberté. Lake alla le voir et reçut ses remercimens[1]. Il le trouva dans un état de faiblesse et de langueur extrêmes : c’était le fruit de ses longues souffrances physiques et morales. Lake affecta une conduite généreuse qui lui gagna l’amitié de tous les musulmans. Il ne laissa pas d’exiger qu’une somme de six lacks de roupies qu’après la prise de Délhy le commandant avait fait verser dans le trésor de Schah-Alloûm, lui fut restituée comme appartenant à l’ennemi qu’il

  1. Il est toutefois à présumer que l’empereur n’aimait pas trop les Anglais et qu’il était peu satisfait de la protection qu’on lui accordait ; car peu de temps avant l’ouverture de la campagne il avait écrit au nabab-vizir des lettres très-pressantes pour l’engager à venir à son secours ; il se plaignait des prétentions des Anglais, qui voulaient se rendre maîtres absolus. Dans une autre lettre adressée au gouverneur-général, il reprochait aux Anglais d’avoir cessé de lui payer sa provision depuis son départ d’Allababad, quoiqu’ils en fussent tenus pour tout le temps de sa vie.