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CHAPITRE II
LE DÉPART

Dès le matin du second jour après les événements que nous venons de décrire une grande animation régnait dans la petite ville de Montréal.

L’heure du départ approchait, et l’on terminait les préparatifs que nécessitaient les circonstances.

Les guerriers hurons et les Abénakis, dans leur costume de combat, se croisaient en tous sens avec les soldats canadiens.

Ces derniers allaient faire leurs adieux à leurs parents, à leurs amis et à leurs jeunes fiancées. Il y avait bien quelques larmes versées de part et d’autre, mais point de faiblesse. Plus d’un jeune homme sentait même renaître en lui une ardeur nouvelle, quand son amante, essayant de cacher une larme dans un sourire, lui disait, pendant qu’il lui donnait le baiser d’adieu : « Va, tu nous reviendras bientôt et tu auras à ton retour un charme de plus à mes yeux, car tu auras combattu pour ton pays qui demande aujourd’hui tes services. »