la vengeance ! Ô ! ma vengeance ! je te veux implacable et terrible !
— La voici, dit Dent-de-Loup qui se dressa soudain devant Harthing. Et, comme un démon tentateur, il offrit au lieutenant quelques balles mâchées dont les déchiquetures étaient remplies d’un suc noirâtre.
— La moindre atteinte de l’un de ces projectiles tuera ceux que tu hais, dit le sauvage. Ces balles sont empoisonnées.
— Oh ! donne-les moi.
Et Harthing se levant d’un bond, mit la main sur ces engins perfides.
Un éclair de satisfaction illumina l’œil de Dent-de-Loup.
Mais au moment où Harthing allait serrer les balles, il les rejeta tout-à-coup loin de lui en s’écriant :
— Non ! ce serait trop lâche !
Et il se laissa tomber sur son lit de camp. Les sanglots l’étouffaient.
Un amer sourire de dédain plissa les lèvres du sauvage.
— Les faces pâles ne seront toujours que des femmes ! dit-il en ramassant avec soin les balles rejetées par Harthing.
Et il quitta la tente aussi furtivement qu’il y était entré.