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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/129

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Là, il s’arrêta encore.

Cette fois, il paraissait solidement fixé.

La force terrible des masses d’eau qui se ruaient dessus avec un irrésistible élan, fit ployer les deux arbres.

Des vagues énormes frappaient les trois infortunés et bondissaient par-dessus leur tête avec des rugissements.

Eux ne jetaient plus un seul cri, tant ils se sentaient perdus.

On apercevait confusément d’en haut, des monceaux d’écume bouillonnante, puis trois masses noires immobiles au milieu.

— Au nom de Dieu ! dit Raoul, jetons leur une corde, une branche, quelque chose enfin !

Un sinistre craquement coupa sa voix.

Plies outre mesure par la violence du courant, les deux arbres venaient de casser.

La digue des flots ameutés ne rencontrant plus d’obstacle, s’affaissa et avec elle roulèrent et disparurent les tronçons du pont.