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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/165

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complètement ses deux hommes, sortit avec eux du cabaret et les quitta.

C’était le soir.

Les idées sombres que le valet y avait jetées fermentant avec le vin dans le cerveau des deux soldats, ils se dirigèrent à pas de loup vers les remparts, suivis de loin par Sournois qui les épiait. Arrivés sur le mur de l’ouest, entre les portes Saint-Jean et Saint-Louis, et après s’être assurés que personne ne les observait, ils se laissèrent glisser dans le fossé, du côté de la campagne. Ce qui leur fut très-facile, vu que le mur n’avait guère, en cet endroit, plus de six à sept pieds de haut par suite de la négligence, peut-être systématique, apportée à fortifier Québec.

Sournois revint à l’intendance en se frottant les mains. Ce plan, qui pouvait aussi bien manquer, avait réussi à merveille. Quant à lui, en supposant que les deux troupiers ne fussent pas désertés et qu’ils eussent rapporté aux autorités françaises les paroles qu’il avait comme laissé échapper, on ne pouvait songer à l’in-