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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/45

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le maréchal de Belle-Isle, il était presque impossible à un lieutenant dont le traitement n’était que de cent quinze livres par mois de ne pas mourir de faim, vu la disette qui sévissait dans la colonie. On s’imaginera donc sans peine que le vieux gentilhomme et sa fille se trouvaient dans une gêne extrême depuis la mort de Mme de Rochebrune, arrivée en 1748.

Le vieil officier vécut ainsi tant bien que mal jusqu'à l’été de 1755, pendant lequel il perdit le bras droit à la glorieuse bataille de la Monongahéla, où huit cents Canadiens et sauvages remportèrent une victoire complète sur les douze cents hommes commandés par Braddock.

Rendu invalide par ce dernier malheur, M. de Rochebrune se vit obligé de quitter l’armée et fut mis à sa demi-solde vers la fin de l’été de l’année 1755.

Depuis quelques mois cependant, une grande famine sévissait à Québec, par suite des malversations et du pillage