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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/49

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L’hiver s’annonçait rigoureux, et le bois manquai complètement au logis. La famine avait porté les vivres à un prix excessif dans la ville, et c’est à peine s’il restait à M. de Rochebrune un écu sur le dernier paiement qu’il avait touché.

La petite Berthe, sa fille unique, âgée de treize ans, avait d’autant plus froid, dans cette maison dont le foyer désert attendait vainement la visite du feu, qu’elle manquait tout-à-fait de ces bons vêtements que les mères attentives tirent de la profonde armoire au linge, alors que les enfants joyeux veulent aller s’ébattre sur la première bordée de neige que nous apportent les brouillards de novembre.

Berthe avait, le printemps précédent, donné ses vêtements d’hiver, un peu passés, à une petite pauvresse. La demoiselle de Rochebrune ne se doutait pas que l’hiver suivant la verrait aussi dénuée de tout que cette mendiante qu’elle secourait alors.

Le père et la fille vécurent, du douze au vingt décembre, de petites provisions