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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/65

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Quant à ses cheveux roux, ils étaient poudrés à blanc, relevés et frisés sur le front et les tempes, pour venir se perdre en arrière dans une bourse de taffetas noir.

Une épée de parade, à poignée d’ivoire ornée de pierreries, relevait par derrière les basques de son justaucorps.

Mais la nature avait gratifié M. Bigot d’un défaut terrible, puisque, disent les intéressants mémoires de M. de Graspé, Bigot était punais ! Aussi parfumait-il à outrance et sa personne et ses habits, afin de rendre son approche tolérable aux intimes.

François Bigot était d’une famille de Guyenne, illustre dans la robe. Nommé d’abord commissaire à Louisbourg, où il se distingua tout de suite par cet éminent esprit de calcul qui lui fit toujours accorder ses préférences à la soustraction, il avait été élevé plus tard à l’emploi d’intendant de la Nouvelle-France, qu’il occupait depuis quelques années au moment où nous le présentons au lecteur.