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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/73

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Derrière lui apparaissait la tête curieuse d’une pâle enfant, dont les grands yeux noirs regardaient avec autant de timidité que d’étonnement cette brillante réunion.

C’étaient M. de Rochebrune et sa fille, que le peu de lumière produit par l’éloignement des lustres ne permettait pas de reconnaître à l’endroit reculé où ils se trouvaient tous deux.

— Allez ! continua le vieux militaire d’une voix puissante qui avait plus d’une fois dominé le tumulte des batailles, gaudissez-vous, valets infidèles, car le maître est loin et le peuple, que vous volez sans merci, courbe la tête ! Allons ! plus de vergogne, vous êtes ici tout puissants et le pillage amène l’orgie ! Il fait si bon, n’est-ce pas, pour des roués de votre espèce, s’enivrer à table alors que la famine règne sur la ville entière ! Certes, je conçois que ce raffinement réveille même l’appétit d’un estomac blasé !

« Prenez garde pourtant, mes maîtres ; car de l’escroquerie à la trahison, il n’y a