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nôtres qu’ils avaient assommés pendant la marche, et d’autres attachés à des troncs d’arbres et à moitié brûlés par des branches entassées à la hâte.

« Nous ne revînmes que pour assister à la débâcle d’une nation épouvantée. Quinze bourgades étaient déjà abandonnées et brûlées, et les familles et les tribus se dispersaient de tous côtés. Les uns s’enfoncèrent dans les solitudes du nord ou de l’est ; un bon nombre alla demander asile à la nation des Tionnontates, dans la vallée des Montagnes-Bleues ; quelques autres joignirent la peuplade des Neutres, au nord du lac Érié.

« Le parti le plus nombreux, j’en étais avec mon seul et dernier fils que j’avais retrouvé à Tohotaenrat, fut se retirer dans l’île que nous appelions Ahoendoé et que les robes noires nommèrent Saint-Joseph. Elle repose dans le grand lac Huron à l’entrée de la baie de Matchedash.[1]

  1. Cette île, située dans la baie Géorgienne, porte aujourd’hui le nom de Charity ou de Christian Island. On y voit encore les restes d’un fort de pierre que les Jésuites y firent alors bâtir pour protéger les Hurons.