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M. de Brouillan était un brave et habile officier, mais d’un caractère difficile et jaloux. La renommée de d’Iberville lui portait ombrage, et loin de vouloir partager avec lui les succès de la campagne qu’ils devaient tous deux mener de concert, il aurait voulu en obtenir la plus belle part. Aussi, quand il trouva d’Iberville qui se disposait à quitter Plaisance pour aller attaquer la Carbonnière, poste anglais le plus avancé au nord, voulut-il l’en empêcher en commandant aux canadiens de rester. M. de Brouillan s’adressait mal ; d’Iberville était l’idole de ses compatriotes. « Ces braves canadiens, » dit Charlevoix, « étaient la dixième légion, qui ne combattait que sous la conduite de César, et à la tête de laquelle César était invincible. » Ils signifièrent si nettement à M. de Brouillan qu’ils ne reconnaissaient point son autorité et qu’ils suivraient