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Page:Marot - Les Œuvres, t. 3, éd. Guiffrey, 1881.djvu/274

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Puis qu’on m’a donc l’esprit mis en mal aise,
Excusez moy, si l’Epistre est maulvaise,
Vous asseurant, si l’eussiez bien gaignée,
Qu’elle eust esté (pour vray) bien besongnée :
Mais tout ainsi que vous avez gaigné,
Par mon serment ainsi j’ay besongné.
Non qu’à regret ainsi faicte je l’aye,
Ne qu’à regret aussi je la vous paye.
Tous mes regretz, toutes mes grands douleurs
Viennent (sans plus) de ce, que les couleurs
N’ay sceu gaigner d’une tant belle Dame,
A qui Dieu doint repos de Corps, et d’Ame.


Epistre qu’il feit pour vn vieil gentil homme respondant à la lettre d’vn sien amy
(De la Suyte)

Venus venuste, et celeste Deesse
Ne sentit onc au cueur si grand liesse
En recepvant par Pâris Juge esleu
La Pomme d’or, comme moy, quand j’ay leu
Ta Lettre doulce, et d’amour toute pleine.
Tant coule doulx, tant nayfve a la veine,
Tant touche bien noz jeunesses muées,