songer
Le bon Espoir, qui vint à mon songer:
Car verité feit en luy apparoistre
Par les vertus, qu'en vous il disoit estre.
Or ay je faict au vueil du dieu Mercure,
Or ay je prins la hardiesse, et cure
De vous escrire à mon petit pouvoir,
Me confiant aux parolles d'Espoir
Le bon Vieillard, vray confort des craintifz,
A droit nommé repaisseur des chetifz,
Car repeu m'a tousjours soubz bonne entente
En la forest nommée longue Attente:
Voire et encor de m'y tenir s'attend,
Si vostre grâce envers moy ne s'estend.
Parquoy convient qu'en esperant je vive,
Et qu'en vivant tristesse me poursuive.
Ainsi je suis poursuit, et poursuivant
D'estre le moindre, et plus petit servant
De vostre hostel (magnanime Princesse)
Aiant espoir, que la vostre noblesse
Me recevra, non pour aulcune chose
Qui soit en moy pour vous servir enclose:
Non pour prier, requeste, ou rhetorique,
Mais pour l'amour de vostre Frere unique,
Roy des Françoys, qui à l'heure presente
Vers vous m'envoye, et à vous me presente
De par Pothon, gentil homme honorable.
En me prenant, Princesse venerable,
Dire pourray, que la Nef opportune
Aura tiré de la Mer d'infortune,
Maulgré les ventz, jusque en l'isle d'honneur
Le pelerin exempté de