Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Son lustre blanc, sans aultre art de taincture:

Ung grand Pasteur l'avoit ainsi permis:

Lequel jadis par grâce concordée

De ses Aigneaulx la toison bien gardée

Transmist au cloz de Nature subtile,

Qui une en feit la plus blanche, et utile,

Qu'oncques sa main tissut, ou composa:

Dont elle orna (oultre son commun stile)

La digne Couche, où le Roy reposa.

Pas n'eut ung Ciel faict à frange, et figure

De fin Damas, Sargettes, ou Samis,

Car le hault Ciel, que tout rond on figure,

Pour telle Couche illustrer fut commis.

D'ung tour estoit si precieux bordée,

Qu'oncques ne fut de vermine abordée.

N'est ce donc pas d'humanité fertile

Oeuvre bien faict? veu que l'Aspic hostille,

Pour y dormir, approcher n'en osa?

Certes si est, et n'est à luy serville

La digne couche, où le Roy reposa.

Envoy

Prince je prends en mon sens puerile

Le Pavillon, pour Saincte Anne sterile:

Le Roy, pour Dieu, qui aux Cieulx repos a:

Et Marie est (vray comme l'Evangile)

La digne Couche, où le Roy reposa.