Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/36

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Qui me donna aulcun espoir de joye.
    Et d'aultre part: rencontray sur les rangs
Du grant chemin, maintz Pelerins errans
En souspirant, disans leur adventure
Touchant le fruict d'amoureuse pasture:
Ce qui garda de tant me soucier,
Car de leurs gré vindrent m'associer,
Jusques à temps que d'entrer je fus prest
Dedans ce Temple, où le Dieu d'amour est
Fainct à plusieurs, et aux aultres loyal.
    Or est ainsi, que son Temple royal
Suscita lors mes ennuyez espritz:
Car environ de ce divin pourpris
Y souspiroit le doulx vent Zephirus,
Et y chantoit le gaillard Tityrus:
Le grand Dieu Pan, de par ces pastoureaux
Gardant Brebis, Boeufz, Vaches, et Thoreaux,
Faisoit sonner chalumeaulx, cornemuses,
Et flageoletz pour esveiller les Muses,
Nymphes des boys, et Deesses haultaines
Suyvans jardins, boys, fleuves, et fontaines:
Les oyselletz par grant joye et deduyt
De leurs gosiers respondent à tel bruyt.
Tous arbres sont en ce lieu verdoians:
Petitz ruisseaulx y furent undoians,
Tousjours faisans au tour des prez herbus
Ung doulx murmure: et quand le cler Phebus
Avoit droit là ses beaulx rayons espars,
Telle splendeur rendoit de toutes pars