Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/40

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Puis donna (pour ses roses belles)
A sa mere ung Char triumphant,
Conduict par douze columbelles.

Devant L'autel deux Cipres singuliers
Je vey florir soubz odeur embasmée,
Et me dit on que c'estoient les pilliers
Du grand autel de haulte Renommée.
Lors mille oiseaulx d'une longue ramée
Vindrent voller sur ces vertes courtines,
Prestz de chanter chansonnettes divines.
Si demanday, pourquoy là sont venus:
Mais on me dist, Amy ce sont matines,
Qu'ilz viennent dire en l'honneur de Venus.

Devant L'image Cupido
Brusloit le brandon de detresse,
Dont fut enflammée Dido,
Biblis, et Heleine de Grece:
Jehan de Mehun plein de grant saigesse,
L'appelle (en termes savoreux)
Brandon de Venus rigoreux,
Qui son ardeur jamais n'attrempe:
Toutesfois au temple amoureux,
(Pour lors) il servoit d'une Lampe.

Sainctes, et Sainctz, qu'on y va reclamer,
C'est beau parler, Bien celer, Bon rapport,
Grâce, Mercy, Bien servir, Bien aymer,
Qui les Amans font venir à bon port:
D'aultres aussi, où (pour avoir support
Touchant le faict d'amoureuses conquestes)