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mandant du 4e hussards ; les populations d’alentour eurent la même fantaisie et, pendant plus de six mois, la salle de spectacle du baladin ne désemplit pas. Le brave homme parcourut toutes les villes voisines avec le même succès et, après quelques années de travail, il se retira des affaires, jouissant d’un petit capital dû aux bontés de Brack. On nous a assuré, et nous l’avons cru sans peine, que le baladin reconnaissant, agenouillé chaque soir au milieu de ses enfants, adressait toujours une prière au ciel pour le repos de l’âme de son bienfaiteur, mort général de brigade, il y a quelques années.


(Juillet 1818.) La belle Virginie, maîtresse en titre du duc de Berry, est venue hier dimanche au spectacle à Versailles[1].

Elle avait fait retenir en face même de la scène la loge la plus centrale, la plus apparente, et elle ne s’y est montrée, bien entendu, qu’à la manière d’une du-

  1. C’est le 2 mai 1814 que le duc de Berry avait fait la connaissance de Virginie Oreille, l’ancienne maîtresse du maréchal Bessières. Elle lui donna deux fils : Charles-Louis-Auguste Oreille, né à Paris le 4 mars 1815, et Ferdinand Oreille, né le 10 octobre 1820. L’aîné, officier d’infanterie en Autriche, mourut à Passy en 1858. Il avait épousé Élisabeth Jugan, dont il eut un fils : Charles-Casimir Oreille de Carrière, artiste dramatique, marié en 1856 à Marguerite-Caroline Chausseblanche, également artiste dramatique. Le cadet servit en France comme capitaine de cavalerie, fut retraité en 1866 et mourut sans alliance.
    Virginie épousa en 1843 François Touchard, entrepreneur des messageries, dont elle avait une fille depuis 1834. L’ancienne maîtresse du duc de Berry est morte en octobre 1870, à l’âge de quatre-vingts ans.