Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/226

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À troubler nos cœurs et nos sens
Mettez un peu moins de malice ;
Aux lieux qu’ont habités des saints
Tempérez l’éclat de vos charmes,
Épargnez de pauvres humains
Qui ne sont pas des Carmes.

Et vous, qui d’un hymen bien doux
Naguère avez serré les chaînes,
Songez que pour tous les époux
Au plaisir se mêlent des peines.
Lorsque des moments de tiédeur
Vous causeront quelques alarmes,
Allez prier avec ferveur
Sur les tombeaux des Carmes.

Du bonheur, si vous m’en croyez,
Vous saurez étendre l’empire ;
Croissez, créez, multipliez,
Un carme ne saurait mieux dire.
Que vos enfants, de toutes parts,
Peuplent la finance et les armes,
La cour, la robe et les beaux-arts,
Et, s’il le faut…, les Carmes.


J’étais alors complètement étranger aux affaires politiques et je vivais la plupart du temps à Besançon, mais chaque année je faisais un assez long séjour dans la capitale.

En 1829, je rendis visite un matin à M. Courvoisier, alors ministre de la justice, qui me retint à déjeuner. Je le trouvai sombre, triste et pessimiste à l’égard de l’avenir qu’il voyait en noir avec juste raison. Comme je lui en avais fait la remarque à diverses reprises