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Que votre peau soit nette et non pas éclatante,
Loin de vous les parfums qui la rendent luisante.
Pour votre barbe aussi fuyez les deux excès,
Qu’elle ne vous donne jamais
L’air d’un accusé, ni d’un Mage ;
Sans être efféminé, n’ayez rien de sauvage.
Votre dehors annonce un dur stoïcien,
Mais l’âme en vous décèle un épicurien.

37.

CONTRE CÉCILIANUS.

Je t’invite à dîner ; à peine as-tu pris place,
Qu’à droite, à gauche, ainsi qu’en face,
Tout ce qu’on a servi dans l’instant disparaît,
Tout est raflé. D’un porc la hure et le filet,
Un francolin, flanqué de quatre grives,
Ample dîner pour deux convives,
Un brochet tout entier, moitié d’un surmulet,
Un gros ramier garni de fromentée,
Un côté de lamproie, un quartier de poulet,
Dans ta serviette bien lestée.
Tout s’empile : de graisse et de jus humectée
Tu la remets aux mains de ton valet,
Pour être à ton logis à l’instant emportée ;
Tandis que nous, convives sans festin,
Nous restons interdits de ton hardi larcin.
De quelque honte encore si ton âme est capable,