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90.

À QUINTILIEN.

O Vous, dont les leçons et les écrits divins
Dans la carrière littéraire
Dirigent les essais et les pas incertains
D’une jeunesse un peu légère,
Quintilien, honneur du haut rang consulaire,
Pardonnez si, quittant les pénibles travaux,
Et renonçant aux biens que l’on envie,
J’ai prévenu le temps qui permet le repos,
Empressé que j’étais de jouir de la vie.
Jamais on ne se hâte assez de la saisir.
Que celui-là diffère d’en jouir,
Qui veut de ses aïeux accroître l’héritage,
Et dans son atrium contemple leur image,
Sans songer que la sienne y doit venir un jour,
Et peut-être, bientôt, figurer à son tour.
Pour moi, que me faut-il ? une case enfumée,
Un modeste foyer bien garni de ramée,
Une source d’eau vive, un tapis de gazon,
Un valet bien dispos qui soigne la maison,
Une épouse illettrée, aimable plus que belle,
La nuit un bon sommeil, le jour point de querelle.

91.

À DOMITIEN CÉSAR.

Digne appui de l’empire, honneur de l’univers,
Toi dont parmi nous la présence,