Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
112

Ou le jeune chevreau qui, privé de sa mère,
Se plaint de son absence, et réclame son lait.
Des filles du hameau l’essaim modeste et sage
Offre aussi ses présents. A la fin de l’ouvrage,
On invite au dîner un aimable voisin ;
Il accourt. De la table, abondamment servie,
Nul mets par une avare main
N’est soustrait pour le lendemain.
Chacun suit en mangeant son goût, sa fantaisie,
Et l’esclave, enlevant les débris du festin,
A l’heureux convié ne porte point envie.
Et toi, si pour passer le temps,
De ton élégant belvédère,
Tu vas à ta maison des champs
(Car c’est ainsi que tu veux qu’on la nomme,
Bien qu’elle touche aux murs de Rome),
Dans ton manoir rural, Bassus, que trouves-tu ?
Tu vois partout le superflu,
Et nulle part le nécessaire.
Tu n’aperçois que myrtes, que lauriers ;
Qu’as-tu besoin de jardiniers
Qui du marché tirent leur nourriture ?
Pour protéger tes espaliers
Il suffirait d’un Priape en peinture.
Si le besoin de respirer
T’y conduit, dès la veille il faut te préparer
Ainsi que pour un long voyage ;
Œufs, légumes, poulets, poissons, fruits et fromage,
A grands frais par ton ordre à la ville achetés,
Sont encaissés, empaquetés.
Aux champs tout cela t’accompagne
Chargé sur un large brancard ;