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Peux-tu, vil complaisant d’un patron libertin,
Être son compagnon de débauche et de table ;
Ou bien, chaque matin, d’une voix redoutable,
Citer aux tribunaux le fourbe ou l’assassin ;
Corrompre d’un ami l’épouse belle et sage,
Ou d’une riche vieille épier l’héritage ?
Te verra-t-on, des grands assiégeant les palais,
Trafiquer d’un crédit que tu n’auras jamais ?
Tu ne peux seconder, louangeur mercenaire,
Des idoles du jour la vogue passagère ;
Homme droit, ami vrai, tu crois percer ? Erreur !
Tu n’atteindras jamais au destin d’un Auteur.

6.

À MASSILIANUS.

D’une vierge au front ingénu
Tu veux affecter l’innocence ;
Mais toujours un cœur corrompu
Se trahit par quelque imprudence.
Oubliant ta feinte pudeur,
Chez Stelle, hier, l’après-soupée,
Je t’ai vu sourire à l’auteur
D’un écrit libre et corrupteur,
Ou plutôt d’une priapée.

8.

À EUPHÈME.

Des repas de César prudent ordonnateur,
Euphème, de mes vers deviens le protecteur.