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Tes vêtements de modeste couleur
Ne te distinguaient pas de la vulgaire classe.
Mais depuis que, sans bruit, un vigilant censeur
A la loi périmée a rendu l’existence,
Et que le chevalier, sans craindre un inspecteur,
Jouit en paix du droit de préséance,
On voit tes vêtements afficher l’opulence ;
Et tu crois nous tromper par ce luxe imposteur !
Pauvre Bassus, reviens de ton erreur !
Ton beau manteau ne vaut pas la finance
Qui donne aux chevaliers une place d’honneur,
Ou mon Codrus sur tous aurait la préférence.

26.

SUR CHERESTRATE.

Tu n’as pas le cens nécessaire
Aux chevaliers de bon aloi,
Bon Chérestrate ; ici, dis-moi, que viens-tu faire ?
Lectius vient : debout, fuis, cours et cache-toi.
Mais, ô bonheur ! qui t’arrête en ta course,
Et te ramène auprès de moi ?
Quel ami généreux veut, en t’ouvrant sa bourse,
Mériter que son nom, avec honneur cité,
Soit transmis par mes vers à l’immortalité ?
Qu’est-elle auprès de lui, l’âme crasse et terrestre
De ce Crésus qui siège dans nos rangs,
Et de nuages odorants
Inonde les bancs et l’orchestre ?