Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
22

Dans tous les temps aux nymphes consacrés,
Tu les traverseras doucement à la nage.
Amolli par le bain, retrempe ton courage
Dans les eaux du Xalon, où, brusquement plongé,
Le fer en dur acier à l’instant est changé.
Tout près de Voberta, la fort giboyeuse
Te promet une chasse aisée autant qu’heureuse ;
Tranquillement assis pour apaiser ta faim,
Là, tu verras la proie accourir sous la main.
Du Tage au sable d’or, les rives solitaires
Ont pour toi des abris contre les feux du jour ;
Dircenne et Néméa t’offriront tour à tour,
Pour étancher ta soif, leurs eaux froides et claires.
Mais quand l’hiver ; le front ceint de frimas,
Environné de son hideux cortège,
Te rendra les brouillards, l’aquilon et la neige,
Tu reviendras, cherchant de moins âpres climats,
Habiter Tarragone et ta Lalétanie.
Là des plus doux plaisirs s’embellira ta vie ;
Ta main immolera le daim pris dans tes rets,
Et le dur sanglier nourri dans tes forts.
Mais, laissant ton fermier lancer le cerf agile,
Tu montes un coursier vigoureux et docile ;
Et tu cours, franchissant plaines, fossés, guérets,
Forcer un lièvre adroit, éventer ses secrets.
A ta voix, descendus de la forêt voisine,
Le chêne, le bouleau, garniront ton foyer,
Où se roule et s’ébat une troupe enfantine
Qui doit le jour à ton vieux métayer.
Arrive à ton signal ton compagnon de chasse,
Un bon voisin dans l’instant invité,
Qui, t’escortant chacun de son côté,