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Remets à d’autres temps les douceurs de l’étude,
Les muses, leurs concerts. Que peux-tu recevoir
Pour prix de tes travaux, sinon l’ingratitude ?
A des dieux indigents c’est trop sacrifier ;
Tourne-toi vers Pallas. Seule elle peut payer
Tous les soins qu’on lui rend ; grâce à son opulence,
Les mortels et les dieux sont sous sa dépendance.
Fais-lui la cour : crois-moi, cultive l’olivier ;
Tu verras ses rameaux, courbés sous leurs richesses,
De leurs fruits dans ton sein épancher les largesses.
Laisse à Bacchus son lierre, à Phébus son laurier.
Que t’offre l’Hélicon ? Des eaux et des ombrages,
Une lyre, des fleurs, d’infructueux suffrages.
Pourquoi chercher si loin le Permesse et Cirrha ?
Le Forum est plus près : Plutus réside là ;
De l’or et de l’argent là le doux son nous flatte ;
Tandis que sur la scène, ou d’une chaire ingrate,
On n’entend retentir que le bruit des bravos
Dont on croit trop payer nos pénibles travaux.

[…]

79.

SUR FESTUS.

Depuis longtemps en proie à l’ulcère malin
Qui lui ronge la gorge et gagne sa figure,
Le généreux Festus, l’œil sec, le front serein,
A ses amis en pleurs déclare le dessein
Qu’il a formé d’abréger sa torture ;
Mais il rejette avec dédain