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115.

À FAUSTINUS.

Faustinus, ce bosquet, ce modeste jardin,
Ce pré, ce petit champ qui du tien est voisin,
Fænius en a fait un tombeau de famille ;
C’est là qu’il a placé les restes de sa fille.
Sur ce tombeau sacré dont il est le gardien,
D’Antulle on lit le nom ; que n’y lit-on le sien !
Un père le premier chez Pluton doit descendre,
C’est le droit de son âge ; et le ciel, cette fois,
Sembla, frappant sa fille, intervertir ses lois.
Il veut qu’il vive ; il vit pour honorer sa cendre.

117.

CONTRE PROCILLUS.

Procillus, j’ai touché le cœur
D’une beauté sensible et tendre,
Jeune, riche, et dont la fraîcheur
De la neige et du lis ternirait la blancheur.
Mais quoi ! déjà tu cesses de m’entendre ;
Je te vois changer de couleur,
Et tu sembles prêt à te pendre !
Écoute encore : l’amour, dont je subis les lois,
Pour un tout autre objet détermine mon choix.
Ses dents sont plus noires qu’ébène ;