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saint-just

tantes restaurations de la vieille église, exécutées au siècle dernier. M. Gay, architecte, en eut la direction ; elles furent couronnées par la consécration de l’autel majeur, sévère et imposante œuvre de marbre, un peu lourde peut-être, que Mgr de Pins, administrateur apostolique du diocèse et archevêque d’Amasie, inaugura le 3 janvier 1831. Vers la même époque, M. Legendre-Héral livrait les statues de saint Irénée et de saint Just, placées sur la façade. Ainsi le temps, si puissant qu’il soit pour détruire, sert à rajeunir et à éterniser les pieux édifices que la religion protège, qu’une vigilance attentive et dévouée conserve, que les arts et la foi persévèrent à embellir.

Comme il a été dit, l’église Saint-Just, vaste construction des xvie et xviie siècles, est loin d’offrir à l’œil un aspect imposant. Sur la façade, on remarque les statues de saint Just et de saint Irénée au-dessus de deux bas-reliefs de Legendre-Héral représentant l’un l’adoration de la croix et l’autre une scène de martyre.

Lamourette, évêque constitutionnel de Rhône-et-Loire.

En pénétrant dans l’église, on est surtout frappé par la largeur (douze mètres) de la grande nef en comparaison de sa hauteur. Le maître-autel en marbre blanc est orné du monogramme du Christ. Dans la nef de droite, la chapelle de la Sainte-Vierge possède un autel de marbre blanc avec un bas-relief de l’Annonciation, une statue de la Vierge Mère, à la voûte des peintures relatives aux litanies de Lorette ; un peu plus loin on rencontre la chapelle Saint-Joseph, dotée d’un joli autel de marbre, avec au centre un bas-relief représentant la mort du saint patriarche, enfin, dans une niche supérieure, sa statue.

Dans la nef de gauche, faisant pendant à la chapelle de la Sainte-Vierge, s’ouvre celle de Saint-Just, patron de l’église, avec une toile représentant ce saint par Lacuria. L’autel est de marbre blanc et porte le monogramme de cet évêque. Un peu plus bas, on a dédié au Sacré-Cœur un autel de marbre blanc dont le devant est enrichi de deux anges adorant le Cœur de Jésus ; au-dessus de l’autel, une statue représentant le Sacré-Cœur.

L’église Saint-Just offre au visiteur quelques peintures qui ne sont pas sans intérêt. À gauche de la porte principale, au-dessus du bénitier, la Samaritaine par Genod ; à droite, surmontant le baptistère, le baptême du Christ, xviiie siècle. Au chœur, à droite : 1o  la Vierge, refuge des pécheurs, dans le goût d’Ary Scheffer ; 2o  la Naissance de Jésus ; 3o  l’Annonciation, très belle peinture ; à gauche, 1o  la Trinité ; 2o  la Descente de croix ; 3o  l’Adoration des mages, par Boullogne l’aîné. Près du pilastre, à gauche, bonne peinture : le Sacré-Cœur adoré par les anges ; autour de l’arc triomphal, dans sept médaillons, le Christ entouré des quatre évangélistes et des saints Just et Alexandre.

Les vitraux ne sont pas tous d’égale valeur ; en voici cependant la description complète. Au chœur, la sainte Trinité, les quatre évangélistes, la Déposition de la croix, saint Jean penché sur le Cœur du Sauveur. Dans la chapelle de la Sainte-Vierge, l’Assomption, la Naissance du Christ, la Proclamation du dogme de l’Immaculée-Concep-