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ficat, l’astrologie et les superstitions du temps. Dans les dernières années de sa vie, il occupait ses loisirs à enseigner le catéchisme aux petits enfants. Ceux-ci étant un jour montés dans sa chambre, le trouvèrent agonisant ; il mourut le 12 juillet 1429, et on l’ensevelit près de la chaire de l’église Saint-Laurent.

Au xviie siècle eut lieu l’ouverture de son tombeau et un témoin oculaire, le chanoine Étienne Verney écrivit à cette occasion une relation des plus intéressantes. Lorsqu’on ouvrit le sépulcre, il s’en dégagea une odeur suave : on trouva le corps du chancelier étendu sans aucun appareil qui le distinguât : il portait seulement sur la poitrine un calice d’étain. Les foules accoururent et il se produisit plusieurs miracles, mais au bout de quelques années, l’oubli se fit. En 1812, lorsqu’on nivela la place Saint-Laurent, on trouva l’emplacement et les restes d’une voûte, sans doute le tombeau du vénérable chancelier. Aujourd’hui l’oubli est complet, et rien ne rappelle cette gloire lyonnaise, sinon une statue élevée à Gerson, le 2 mars 1880, vis-à-vis de l’église Saint-Paul.

LES RECLUSERIES

Les Recluseries sont un problème d’histoire qu’il n’est pas difficile de résoudre, à Lyon du moins. On a voulu qu’elles fussent des logis occupés par des sentinelles pieuses autour des murailles fortifiées, ou des oratoires très distincts des églises, ou encore des additions nécessaires aux églises mêmes. Le roman s’est donné libre cours à leur sujet ; mais il est parfaitement prouvé que la plupart des murailles fortifiées et que beaucoup d’églises étaient sans Recluserie. C’est donc la troisième opinion alléguée qui est la plus voisine de la vérité.

Les Recluseries lyonnaises ont été multipliées à plaisir par les historiens Bullioud, Golonia, l’auteur de l’Almanach historique de 1753, Meynis, Montfalcon et l’abbé Pavy. Le premier de ces écrivains en compte quatorze, le second douze, le troisième treize, le quatrième onze ou douze au choix, le cinquième, dix-sept, le sixième, dix-huit.

Toutes les listes données par ces écrivains sont grossies d’erreurs matérielles et de confusion avec d’autres édifices religieux. Il l’este en réalité onze Recluseries authentiques, savoir : Saint-Épipode, vulgairement Saint-Épipoy, en dehors de la porte de Bourgneuf et près de la porte Pierre-Scize, adossée aux rochers ; Sainte-Marguerite, sur les murs de la ville, entre Pierre-Scize et Saint-Just ; Saint-Barthélémy dans la montée Saint-Barthélémy, à l’angle formé par le couvent des Capucins ; Sainte-Marie-Magdeleine dans la montée du Gourguillon, au-dessus de la croix de Colle, d’où le nom de recluserie de Colle qui lui est quelquefois appliqué ; Saint-Martin-des-Vignes, en dehors et près de la porte Saint-Georges, au delà de la Quarantaine ; Saint-Clair-sous-Sainte-Foy, sur le bord du Rhône au delà de Saint-Martin-des-Vignes, Saint-Vincent sur le bord de la Saône, en dehors et près de la porte Saint-Vincent ; Saint-Marcel, en dehors et près