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histoire des églises et chapelles de lyon

frère Antoine, et mourut à Ampuis, le 6 mars 1850, après avoir usé ses forces au service de plusieurs générations d’enfants qui ne cessèrent de l’appeler : « Le frère bon Dieu. » Gabriel Rivat, la meilleure conquête de l’abbé Chainpagnat lors de ses débuts de catéchiste à Lavalla, prêchait lui-même, à neuf ans, comme un vrai missionnaire ; il vint rejoindre le noviciat.

L’orphelinat Caille et sa chapelle.

Le reste fut le merveilleux et prompt accroissement que Dieu donne à ses œuvres, mais non sans y mêler la contradiction et l’épreuve. Trois années à peine écoulées, l’abbé Champagnat envoyait ses Petits-Frères deux à deux faire le catéchisme et la classe dans les hameaux. On a bien lu : le catéchisme et la classe ; il serait encore plus vrai d’écrire : la classe par le catéchisme. L’admirable catéchiste qu’était en effet le pieux et très positif fondateur eut, de premier jet, sitôt le plan de son institut formé, la pensée que ses disciples devaient, pour se distinguer utilement des autres communautés de religieux, s’installer aux moindres hameaux, accepter des communes un traitement plus chétif, et c’est pourquoi il voulut les nommer : Petits-Frères, petits en humilité, petits en savoir humain, petits en ressources matérielles. Mais il voulut encore et surtout restituer au catéchisme son office primordial dans l’éducation, le remettre au centre de toutes les connaissances rudimentaires, de telle façon que celles-ci n’en fussent plus que l’expression, l’épanouissement, le rayonnement. Aussi à l’origine, les Petits-Frères de Marie faisaient-ils le catéchisme trois fois par jour.

La Providence multiplia les preuves de ses bénédictions par un développement continu. Après l’école de Marlhes, en 1819, on fonda celles de Tarentaise et de Bourg-Argenlal. En 1822, une nuée de novices, disait l’abbé Champagnat, se jeta à la rescousse ; une bonne terre les avait nourris et préparés : le Velay de Notre-Dame et de saint François Régis, le Velay où les Joséphistes de M. Crétenet, avaient eu des collèges prospères. Puis