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n’est autre que la Mission de Jeanne d’Arc, verrière qui se trouvait à Fourvière et qui y a été remplacée par une composition semblable mais d’un autre artiste. Toutefois, pour adapter le vitrail primitif à l’espace restreint de l’église Saint-Joseph on en a enlevé tout ce qui rappelait Jeanne d’Arc.

La chaire, en bois sculpté, est remarquable. Autour du pied s’enroule le serpent tentateur ; les panneaux de la cuve représentent le Christ assis, tenant un livre et entouré des quatre évangélistes ; l’abat-voix est supporté par des anges portant des flambeaux, et dominé par un ange qui tient une trompette et une palme ; contre l’escalier, un bas-relief représente les quatre grands prophètes de l’Ancien Testament. Cette belle chaire est signée Hre Morel, architecte à Lyon, et L. André, sculpteur à Angers.

SAINT-SACREMENT

L’avant-dernière, en date, de nos paroisses de faubourg, celle du Saint-Sacrement, est le résultat d’une initiative puisée, pourrait-on dire, dans l’esprit de foi. Il est peu de personnes à Lyon qui n’aient connu et estimé l’instrument providentiel de cette fondation, M. l’abbé Pierre-Antoine Bridet. Cet excellent prêtre naquit, le 20 novembre 1830, de parents chrétiens, simples paysans, qui l’instruisirent dans une solide piété. Il montra de bonne heure, comme trait dominant de son caractère, une volonté peu malléable, indice toutefois d’une énergie des plus précieuses. Dès lors que Dieu entrait dans cette âme de forte trempe, il était à prévoir que rien ne l’en délogerait.

L’enfant fit sa première communion le 13 mai 1842. Il s’était ouvert à sa mère de son désir du sacerdoce. La bonne femme, malgré sa timidité naturelle, s’en fut consulter l’aimable abbé Gerin, curé de Sainl-Georges-de-Rheneins, qui promit son appui. Mgr de Bonald devait donner, à quelques jours de là, la confirmation dans la paroisse. L’occasion serait bonne de s’adresser à sa bienveillance et l’abbé Gerin imagina de faire présenter la requête en faveur de Pierre, par le propre frère de celui-ci, Joseph, plus âgé de six ans, qui s’en tira fort bien. Mgr de Bonald, touché de cette preuve d’affection fraternelle, accorda une demi-bourse au séminaire de l’Argentière. D’autre part, le marquis de Monspey décida M. Bridet père à céder aux inspirations de son fils. Pierre fut un écolier intelligent et laborieux, et on ne lui reprochait que d’être autoritaire. Au grand séminaire, il fit de rapides progrès spirituels. Ordonné prêtre, sa conduite annonça que le bon sens et la fermeté marqueraient son ministère. Il fut d’abord vicaire à Périgneux, canton de Saint-Rambert-sur-Loire ; puis dans la paroisse ouvrière de Sainte-Barbe à Saint-Étienne, d’où, en 1802, il passa à l’Immaculée-Conception de Lyon.

Il se trouvait dans son milieu parmi les gens dont la pauvreté excitait son zèle. Cette paroisse, récemment établie, était fort étendue. Les quatre prêtres qui la desservaient ne manquaient pas de besogne. Ils avaient à évangéliser des âmes aigries contre la société