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des enfants, dans les paroisses et les orphelinats, ainsi qu’au soin des malades. Leur second apostolat consiste dans le service des hôpitaux, séminaires et collèges, et dans celui des vieillards et des nouveaux-nés. Avant la loi de 1901 persécutrice des congrégations, elles possédaient trente-quatre maisons habitées par deux cent vingt religieuses. La maison-mère est située à la Tour-Pitrat, rue Saint-François-d’Assise, sur la colline de la Croix-Rousse, en face de Fourvière, d’où on domine toute la ville. À la suite de la fermeture d’un florissant externat, les religieuses ont installé une clinique et une maison de santé dont la prospérité s’affirme de jour en jour.

La chapelle des Franciscaines, spécialement aménagée pour la communauté, n’est pas destinée au public, aussi est-elle de dimensions réduites ; toutefois sa simplicité même, conforme au style des églises franciscaines, la rend attrayante. Elle ne compte qu’une seule nef, avec deux chapelles au bas du chœur et une abside circulaire. Le maître-autel est de marbre blanc, le chœur est entouré de trois statues représentant le Sacré-Cœur, sainte Anne et saint François. À la voûte, on a peint le monogramme du Christ. La chapelle est éclairée par quatre fenêtres avec vitraux de grisailles. Deux autres baies et une rosace éclairent la tribune située au fond de la nef. La chapelle de droite est dédiée à la Sainte-Vierge : l’autel de marbre blanc est surmonté de la statue de la Mère de Dieu. Celle de gauche est sous le vocable de saint Joseph, et, au-dessus de l’autel, également de marbre blanc, on a placé la statue du saint.

SAINT-BERNARD

Au début de l’année 1852, quelques habitants de la place Colbert, paroissiens de Saint-Polycarpe, frappé des inconvénients que présentait l’éloignement de l’église paroissiale pour les fidèles qui habitaient sur la pente orientale de la Croix-Rousse, s’adressèrent à l’administration diocésaine, et sollicitèrent l’érection d’une nouvelle paroisse près de la place Colbert. Le cardinal de Bonald se rendit à leur désir, et chargea M. l’abbé Jean-François Dutel, premier vicaire de Saint-Polycarpe, de cette fondation. Le 17 mars 1852, une pétition fut adressée au maire de Lyon en vue d’obtenir son concours pour la construction d’une chapelle provisoire. L’adresse était revêtue des signatures de l’abbé Dutel et de cinq membres du comité : MM. Frédéric Willermoz, Teste, Mathieu, Lacroix et Boisset. M. Willermoz offrait, pour cette construction, un terrain situé à l’angle sud-est des rues de Sève et Vaucanson. La chapelle devait mesurer 39 mètres sur 6.

La réponse ne se fit pas attendre : dès le surlendemain, 19 mars, la préfecture autorisait l’édifice projeté, en mentionnant toutefois que la construction, faite de bois et de briques, devrait être, suivant les règlements de voirie, éloignée de 30 mètres de toute habitation. Le 21 mars, M. Willermoz faisait remise du terrain, situé à l’extrémité d’un vaste emplacement cédé gracieusement par lui aux Petites-Sœurs des Pauvres.