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histoire des églises et chapelles de lyon

demandera. À condition toutefois qu’ils ne pourront prêcher, catéchiser, confesser ni rendre aucune assistance au prochain que sous notre autorité et par notre permission. Nous prions le ciel qu’il rende à messire Chomel la digne rétribution de sa piété et libéralité et qu’il favorise ses saintes intentions de ses grâces et bénédictions. »

Il fallut ensuite obtenir les autorisations nécessaires du Consulat ; elles ne tardèrent pas. Le 20 novembre, le prévôt des marchands donnait en ces termes son consentement à la fondation : « Ayant vu les lettres de monseigneur l’archevêque et comte de Lyon ; et après que le sieur Berthe, prêtre de la congrégation de la Mission, nous a assuré que les missionnaires ne seront en aucune façon à charge à cette ville, nous consentons que les missionnaires s’établissent en cette ville, en tel endroit qu’ils jugeront à propos ; à la charge que voulant y faire bâtir, ils seront tenus de prendre du Consulat les mesures et alignement en la forme et manière accoutumée, et auparavant de nous indiquer le lieu où ils désireront s’établir ; et aussi à condition que pour leur subsistance, ni pour quelque autre cause et occasion que ce soit, ils ne seront à aucune charge à cette ville. » Le document est signé : Mascrany, Falconet, Boisse et Blauf.

Tous ces préliminaires étaient nécessaires pour obtenir l’autorisation du pouvoir central. L’année suivante, en février 1669, Louis XIV accordait des lettres patentes à l’établissement et s’exprimait ainsi : « Désirant ne rien omettre de tout ce qui tourne à la gloire de Dieu et à l’édification de nos peuples, et d’ailleurs considérant que par la déclaration que nous avons fait expédier au mois de décembre 1606, touchant les nouveaux établissements, nous avons dispensé ceux des séminaires de toutes les formalités portées par la déclaration ; après avoir vu l’ordonnance du sieur archevêque de Lyon, du 14 novembre 1668, et le contrat de donation de Pierre Chomel : nous approuvons par ces présentes, signées de notre main, l’établissement des prêtres de la Mission à Lyon, pour y faire un séminaire ecclésiastique, exercer par eux les fonctions de leur institut, et faire des missions gratuitement dans les villages où besoin sera. Et en faveur dudit établissement, nous amortissons la maison dans laquelle seront logés les prêtres de la Mission et l’enclos d’icelle, sans qu’ils puissent être troublés en la possession et jouissance, comme étant dédiés à Dieu et à son église, ni qu’ils soient tenus de nous payer aucune finance ni indemnité de laquelle nous leur faisons don. » Ces lettres patentes furent enregistrées au Parlement le 21 mars 1669.

Cette même année, la congrégation de la Mission fut unie à la communauté de Saint-Michel et ce fut là un événement capital sur lequel un document des archives donne d’intéressants détails. Cette dernière avait été fondée par un digne prêtre de Saint-Étienne, pour l’évangélisation des pauvres et avait pris un prompt essor. « Antoine Roussier, prêtre d’une vertu éminente », raconte l’acte d’union, « natif de Saint-Étienne de Furan, (en Forez), ayant vu l’extrême ignorance des mystères de notre religion et le débordement des vices où vivaient la plupart des peuples de ce diocèse, et surtout ceux de la campagne, par un zèle vraiment apostolique, entreprit de chasser l’ignorance et combattre le péché, et commença pour cet effet, dès l’année 1630, de catéchiser et faire des missions dans les paroisses de ce diocèse. Antoine Journet, d’Arlant en Auvergne, et Jean Bréas, de