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histoire des églises et chapelles de lyon

eu qu’une autorisation provisoire et tacite. À la suite d’instantes suppliques et de longues négociations, ils reçurent une approbation royale datée du 4 janvier 1664, et dont voici les principaux passages :

« Les pères Feuillants de la province de Saint-Bernard de Bourgogne nous ont humblement fait remontrer que, dès 1619, ils s’étaient établis en la ville de Lyon, suivant le pieux désir, témoigné par notre père, et avaient fait construire une église et couvent pour y exercer les fonctions religieuses. Avec le consentement du sieur d’Halincourt, alors gouverneur, du prévôt des marchands et des échevins, il fut résolu qu’ils pourraient faire bâtir une église et couvent. Désirant favoriser les exposants, et contribuera l’exécution d’une si sainte résolution, comme ils n’ont pas encore obtenu nos lettres d’établissement, nous confirmons que les exposants fassent bâtir une église et couvent de leur ordre à l’endroit le plus commode qu’il sera possible, pour y demeurer et faire leurs fonctions, recevoir les dons d’héritage nécessaires. Nous donnons ordre à nos conseillers de la cour de parlement à Paris, notre sénéchal de Lyon, et autres officiers et justiciers que ces présentes lettres signées de nostre main, soient enregistrées afin que les exposants jouissent pleinement et paisiblement ; car tel est notre bon plaisir ».

L’approbation royale reçue, on s’adressa à l’autorité ecclésiastique, et le 18 avril 1664, les religieux reçurent un document dont on citera de larges extraits :

Camille de Neuville, archevêque de Lyon : « Sur ce qui nous a été exposé par les prieur et religieux Feuillants de Lyon, qu’étant établis en cette ville, au lieu où est leur monastère, depuis plusieurs années, au vu et su de nos prédécesseurs, il y ait une pleine prescription et une entière vraisemblance que leur établissement a été fait du consentement exprès de celui de nos prédécesseurs, qui occupait alors la place que nous tenons. Ayant voulu en chercher l’acte parmi leurs titres, ils ne l’ont pu rencontrer, soit qu’il ait été égaré, soit que le consentement n’ait été donné que verbalement ou que même il n’y ait eu qu’une simple tolérance de nos prédécesseurs. Reconnaissant la nécessité qu’il y a pour eux d’avoir leur acte d’établissement en due forme, ils nous supplient de le vouloir accorder et faire expédier. Pleinement informé de la bonne conduite des religieux et du bon exemple et avantages spirituels qu’en reçoit cette ville, nous confirmons l’établissement des religieux en cette ville, et le consentement qu’ils peuvent avoir obtenu de nos prédécesseurs, nous établissons de nouveau leur monastère, espérant qu’ils continueront à vivre avec piété et édification. Nous voulons toutefois qu’ils ne puissent confesser ou prêcher en notre diocèse sans notre approbation. »

Après avoir reconstitué, à l’aide des Archives départementales, l’histoire des Feuillants à Lyon, il importe de donner une courte description des bâtiments et de la chapelle. Presque tout a disparu de nos jours sous le pic des démolisseurs ; pourtant dans cette restitution, nous nous servirons des renseignements fournis par Paul Saint-Olive, qui connaissait si bien son vieux Lyon.

En entrant, écrit-il, dans la grande rue des Feuillants, du côté de la place Tolozan, on rencontre au n° 8 une allée assez large, sans communication avec les étages supérieurs, et débouchant sur la partie orientale du transept, qui termine la rue de Thou. En face de ce