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paroisses telles que Sainte-Anne du Sacré-Cœur et Sainte-Croix. Enfin, parmi les œuvres de charité, nous mentionnerons les grands hôpitaux de Lyon, l’Hôtel-Dieu, Saint-Joseph, Saint-Luc et de nombreux petits hôpitaux aujourd’hui disparus.

JÉSUITES DU COLLÈGE DE LA TRINITÉ

L’histoire des Jésuites à Lyon est intimement liée avec celle du collège de notre ville ; il importe donc de dire en quelques mots ce que fut l’enseignement dans noire cité jusqu’à la Révolution. Chose curieuse : jusqu’au xvie siècle, « notre ville n’avait que des maîtres d’école et pas de collège ; les jeunes gens qui voulaient se former dans l’étude des lettres, de la philosophie ou des langues, étaient obligés d’aller à Paris, à Montpellier, à Toulouse, à Bourges, ou même à Pavie ou à Padoue où des universités déjà fameuses attiraient la jeunesse ».

François de Rohan, Claude de Bellièvre et Symphorien Champier, personnages dont l’histoire a retenu les noms, furent les promoteurs à Lyon de ce que nous appelons l’enseignement secondaire. Grâce à leurs efforts, on fonda le collège de la Trinité dont la direction « fut remise, dit M. Charvet, à des professeurs séculiers ; la ville accorda aux régents des honoraires de quatre cents livres. Les registres consulaires de 1528 et 1529 mentionnent un différend qui exista, entre le consulat et le chapitre primatial, au sujet de la nomination du principal et des régents de ce collège qui est dit « nouvellement installé dans les granges de la Trinité » ; ce différend eut une solution amiable.

Parmi les maîtres, on cite, en 1551, un « Jacques Freschet, Frachet ou Franchet, lyonnais, qui dirigeait une école rue de la Lanterne. Mais en 1555, Freschet disparut en emportant des meubles ; on le remplaça, en juin, par Charles Fontaine, puis le 9 juillet, par Jacques Dupuy, maître-ès-arts. Cet homme tint une conduite répréhensible et mérita d’être révoqué. L’établissement débutait, on le voit, d’une manière déplorable ; aussi on renvoya Dupuy, le 21 juillet 1558. Enfin, on eut recours à un homme de confiance, Barthélémy Aneau, qui accepta et avec lequel on passa un traité le 29 septembre.

« Le collège, dit ce traité, était presque sans enfants et devenait inutile si on ne mettait à sa tête un homme intelligent, actif et honorable. On imposa à Aneau les conditions suivantes : d’avoir trois régents et au besoin quatre, sur lesquels, le premier et le second devaient enseigner le grec et le latin jusqu’en rhétorique, le troisième bon grammairien, de telle façon que les enfants puissent monter de classe le jour de la saint Rémy selon la coutume parisienne, et le quatrième bachelier ; il exercerait les élèves à une bonne prononciation. C’est surtout à ce dernier que devait incomber le soin de commencer les plus jeunes enfants. On ne devait parler dans le collège que le grec ou le latin, excepté toutefois dans les classes des petits enfants ; il vaut mieux pour ceux-ci parler bon français que s’accoutumer à un mauvais et barbare latin. Le principal pouvait exiger deux sous et six