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histoire des églises et chapelles de lyon

mort chanoine de la primatiale ; Binel des Roys, aujourd’hui curé de l’Immaculée-Conception ; Mgr Geay, plus tard évêque de Laval ; M. Charles, aujourd’hui chanoine titulaire ; enfin M. Parent, curé actuel. Quelques modifications et embellissements ont été apportés à l’œuvre primitive, mais l’église est restée telle quelle dans son ensemble. Elle ne comprend actuellement qu’une partie de la grande nef sans abside ni façade ; elle est de style romano-byzantin avec trois nefs.

Le maître-autel de pierre blanche est orné d’un bas-relief avec emblèmes des trois vertus théologales : un calice, une ancre et un cœur. À droite se trouve la chapelle de la Sainte-Vierge dont l’autel est décoré du monogramme de la Mère de Dieu et surmonté d’une statue de l’Immaculée-Conception. Tout à côté une statue de sainte Anne, patronne de l’église, un Enfant Jésus de Prague, une Pietà, enfin un grand christ. La chapelle de gauche est dédiée à saint Joseph avec statue du patriarche ; à côté sont placées les statues du Sacré-Cœur et de saint Antoine de Padoue. La chaire de pierre blanche est à double escalier et les fonts baptismaux sont décorés d’une sculpture représentant le baptême du Christ.

MARISTES DE PUYLATA ET DE SAINTE-FOY. - SŒURS MARISTES

Jean-Claude-Marie Colin, fondateur des Pères Maristes, naquit le 7 août 1770, à Saint-Bonnet-le-Troncy, paroisse de la vallée d’Azergues. Sa famille jouissait d’une honnête aisance. Son grand-père, toilier de profession, était remarquablement instruit des choses de la foi : il n’avait pas de meilleur délassement, sa journée finie, ni de plus grande joie que de raconter à ses nombreux enfants et petits-enfants les belles histoires de la Bible, les traits et les propos curieux et pieux des ermites, des cénobites, des anachorètes et des pères des premiers âges de l’Église. Le père de notre héros, Jacques Colin, subit héroïquement la persécution révolutionnaire pour avoir donné asile à des prêtres réfractaires : il fut incarcéré, relâché sous conditions, traqué, contraint d’errer dans les bois ; en vingt-deux mois, il ne coucha que deux nuits dans son lit. Sa femme, Marie Gonnet, mourut de douleur, le 20 mai 1795, à trente-six ans ; il la suivit dans la tombe à quarante-sept ans, le 9 juin de la même année, sans avoir pu lui donner ici-bas un suprême baiser.

Un oncle maternel, jeune encore mais déjà mûri par l’épreuve et la réflexion, se chargea de l’éducation de Jean-Claude et de ses frères : l’enfant montra dès son premier bégayement une particulière et tendre dévotion pour la Sainte Vierge. Il entra au petit séminaire Saint-Jodard, après son frère Pierre, son aîné de quatre ans, mais dans le but de fuir le monde à l’exemple des Pères du Désert dont la vie était presque toute sa lecture et le charme puissant de son imagination, plutôt que pour s’acheminer au sacerdoce qui l’effrayait.

Le vénérable M. Gardette, plus tard supérieur du séminaire de Lyon, comprit cette âme