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l’autel est une œuvre de Fabisch ; le bas de l’autel représente la résurrection de Lazare. La troisième chapelle est réservée aux reliques, parmi lesquelles se trouve le corps de sainte Florentine. Le chemin de croix de l’église est en métal repoussé. La chaire proviendrait d’une communauté dévastée à la Révolution.

HÔPITAL SAINT-JOSEPH

L’œuvre de l’hôpital Saint-Joseph est une nouvelle preuve de la fécondité de la foi chrétienne et de l’initiative du bien dans notre ville.

La fondation en fut entreprise vers 1888. Le 12 novembre 1890, le cardinal Foulon bénissait le terrain où devait s’élever ce nouvel asile de la souffrance. L’intention des fondateurs était double : ils désiraient d’abord voir cette œuvre servir de base à l’établissement de l’enseignement libre et catholique de la médecine ; ainsi que le disait avec à-propos, au jour de la bénédiction du terrain, le président de la société civile, « la charité est chargée de préparer les voies à la science ». Maison voulait aussi fonder un hôpital catholique, pour que le pauvre puisse y guérir, et que, si Dieu ne lui rend pas la santé, il puisse y bien mourir.

Cet hôpital, situé ; la Guillotière, entre les rues de la Lône, Parmentier, de Béarn et Cavenne, occupe un terrain de près de cinq mille mètres carrés. L’ensemble des constructions se compose d’un vaste bâtiment avec galerie et de deux petits bâtiments annexes reliés au bâtiment principal par des abris. L’édifice présente en plan la figure d’un U, dont le vide s’ouvre au levant, formant une vaste cour. Une large galerie règne sur les trois côtés de la cour donnant accès dans les divers services et offrant un promenoir aux malades.

La chapelle de l’hôpital est un monument de bon goût où on a surtout visé à l’utilité pratique, tout en ne sacrifiant pas le côté esthétique. Elle est placée au milieu des bâtiments de l’hospice, montrant ainsi qu’elle en est une des parties principales. La façade est décorée d’une statue de la Vierge Immaculée. On accède à l’intérieur par une large porte ouvrant sur la galerie ; sur le linteau, on lit ces mots : Venez à moi et je vous soulagerai. La réfection spirituelle et corporelle des hospitalisés, tel est le but des fondateurs de l’hôpital Saint-Joseph. Deux petites portes, à droite et à gauche, donnent aussi accès à la chapelle et à ses dépendances ; entre ces portes et la porte principale, des tables de marbre contiennent les noms des bienfaiteurs. La chapelle présente, en plan, la figure d’une croix grecque.

L’église est de style roman à une seule nef et à une seule travée. L’autel est élégant, et l’artiste Dufraisne l’a décoré d’un magnifique bas-relief représentant l’ensevelissement du Christ ; la Vierge, le visage empreint de la plus profonde douleur, reçoit sur ses genoux le corps de son Fils bien-aimé, dont saint Jean l’évangéliste soutient doucement la tête,