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histoire des églises et chapelles de Lyon

bonne un diplôme de bachelier en théologie. Dès son arrivée, Mgr de Rochebonne l’avait installé au secrétariat de l’archevêché (18 octobre 1732), et un peu plus tard (29 avril 1734), il l’avait pourvu de la petite cure de Saint-Blaise d’Albigny. Il reçut le canonicat et le litre curial de Notre-Dame de Fourvière, par résignation, agréée à Rome, de Bonaventure Michel, promoteur diocésain, vicaire général, et il en prit possession le 30 janvier 1737 ; il en jouira pendant plus d’un demi-siècle. On se rappelle, comme nous l’avons dit plus haut, que cette dignité de sacristain-curé était la première du chapitre, la plus importante. Le prévôt, président de droit, ne prenait aux affaires qu’une part très superficielle et intermittente ; chanoine-comte de Saint-Jean, il était peu assidu et se réduisait lui-même à un honorariat sans responsabilité. La direction de l’administration capitulaire se réunissait dans les mêmes mains que le gouvernement paroissial. À la suite de quelques fâcheux malentendus et de discussions, dont le Parlement avait été saisi, ce droit curial n’était plus contestable ; de la coutume il avait passé en loi, et les prédécesseurs de M. Carrier l’avaient hautement revendiqué et énergiquement appliqué.

Qu’on ne leur reproche pas cette ténacité et qu’on ne la soupçonne pas d’ambitieuse domination : elle fut utile au bon ordre et contribua à la prospérité de l’œuvre commune. La plupart de ces vénérables ecclésiastiques, dont le nom même a disparu pour plusieurs, se sont dévoués à développer le culte de Marie et à ménager les lieux et les choses, de manière à le favoriser et à le propager sans cesse. À défaut d’une liste complète, que personne n’a songé à dresser, nous mentionnerons les plus notables d’entre eux, ceux qu’il serait ingrat de méconnaître tout à fait. À la fin du xve siècle, nous rencontrons Pierre de Varey, nommé tout à l’heure, à propos de la fondation de Louis XI ; Jean de Vauzelles (1529-1542), principalement connu à cause de l’établissement de l’Aumône Générale, auquel il eut une si grande part, poète délicat de notre Renaissance lyonnaise, chevalier de la cathédrale, curé de Tassin, prieur de Montrolier, comblé de bénéfices, mais plus charitable encore que pourvu de jolies prébendes ; les deux frères, Claude et François du Soleil, dont le second fut aussi custode de Sainte-Croix et s’acquit une sérieuse considération ; Clément de Bellecroix qui entra en charge (28 juin 1649), après une période troublée, et réussit à produire l’apaisement : il bâtit une des sacristies et procura le nécessaire pour solenniser la fête de saint Joseph. Jacques de la Forest (1670-1716), introduit au chapitre, dès 1660, montra du zèle, veilla à l’ordre intérieur et à la décence des cérémonies ; il prêcha avec goût et succès des prônes écoutés. Leur successeur, Maximilien Carrier, en acceptant le titre qu’abandonnait, en sa faveur, Bonaventure Michel, trop distrait de ses obligations pastorales par les travaux de l’officialité, satisfaisait, nous semble-t-il, un désir que son âme sacerdotale avait longtemps nourri. Dès la première heure de sa présence, ses efforts et son énergie n’ont pas d’autre but que les progrès du pèlerinage et sa bonne renommée. À peine arrivé, il propose de prolonger les messes de la matinée et de fixer la dernière à onze heures, il réchauffe l’ardeur des associés de la Confrérie, lui choisit pour courriers des hommes remuants et généreux ; il renouvelle le linge et les chasubles, il achète en particulier aux religieuses Sainte-Élisabeth de Bellecour, qui liquidaient, avant de se réfugier aux Deux-Amants, un ornement en damas rouge, brodé or, du prix de