Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/147

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allait avec une âme légère, remise à neuf. Pourtant, lorsqu’il serra avec effusion les mains de son confesseur, un doute l’effleura de nouveau.

— « Que le Bon Dieu me pardonne d’être comme je suis », fit-il piteusement.

L’autre l’enveloppa d’un regard heureux :

— « Qui d’entre nous », murmura-t-il, « ayant cent brebis, s’il en perd une, ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, et ne va pas chercher celle qui s’est perdue, jusqu’à ce qu’il la trouve ? » Et levant le doigt avec un sourire fugitif : « Je vous dis qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un pécheur qui fait pénitence… »