Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— « Quand Christ a touché la plaie du léprosé avec sa main, ce n’est pas la main de Christ qui est devenue épidémique, mais le léprosé qui a été nettoyé. »

— « Vous dites que je l’aime, non, ce n’est pas vrai ! Je le connais trop bien maintenant. Je sais ce que valent ses promesses. J’ai pardonné trop souvent. »

— « Quand Pierre demande à Christ combien il devra pardonner son frère : Faut-il jusqu’à sept fois ? Alors Christ répond : Qu’est-ce que c’est, jusqu’à sept fois ? Moi je dis jusqu’à soixante et dix fois sept fois. »

— « Je vous dis que vous ne le connaissez pas, James ! »

— « Qui donc peut penser : Je connais mon frère ? Christ a dit : Je ne juge aucun. Et moi, Gregory, je dis : Celui qui vit une vie de péché sans être trouble et malheureux dans son cœur, c’est parce qu’il est encore loin de l’heure de vérité ; mais il est bien près de l’heure de vérité, celui qui pleure parce que sa vie est dans le péché. Je vous dis, il regrette, il avait la face du Juste. »

— « Vous ne savez pas tout, James. Demandez-lui ce qu’il a fait quand cette femme a dû fuir en Belgique pour échapper