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Cahiers de Remarqves
svr l’Orthographe françoise[1]

En 1653, Pellisson, après avoir rendu compte, dans sa Relation contenant l’Histoire de l’Académie française[2], des divers travaux entrepris depuis la fin de 1637 pour la composition du Dictionnaire, termine en disant :


Il n’a esté conduit jusques icy qu’environ la lettre I, et cette longueur, avec l’incertitude de la fortune que l’Académie doit avoir à l’avenir, peut faire douter s’il s’achèvera jamais.


À la mort du chancelier Séguier, protecteur de l’Académie, la compagnie pria le roi, qui y consentit, de vouloir bien accepter ce titre.


Jusque-là encore incertaine de sa fortune, dit d’Olivet[3] et n’ayant point d’assez puissant motif pour s’opiniâtrer à une entreprise aussi triste que l’est celle d’un Dictionnaire, elle n’avoit qu’imparfaitement ébauché le sien. Ainsi la révision de ce grand ouvrage, mais révision bien plus longue et bien plus pénible qu’une première façon, ne commença qu’en 1672, et il fut achevé d’imprimer en 1694.


Lorsque l’Académie entreprit de classer et de mettre en œuvre les matériaux, de dates et de provenances diverses, qu’elle avait entre les mains, elle se trouva aux prises avec les difficultés les plus sérieuses.

  1. Cahiers de Remarques sur l’Orthographe française, pour estre examinez par chacun de Messieurs de l’Académie, avec des observations de Bossuet, Pellisson, etc. (Introduction).
  2. Paris, P. le Petit, 1653, p. 250.
  3. Histoire de l’Académie françoise depuis 1652 jusqu’à 1700. Amsterdam, F. Bernard, 1730, p. 26 et 27.