Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/162

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une aussi entre l’or numéraire et l’or équivalent général, forme sous laquelle il circule non seulement dans des limites nationales mais aussi, sur le marché mondial. Comme mesure des valeurs, l’or était toujours de poids parce qu’il ne servait que d’or idéal. Comme équivalent, dans l’acte isolé M-A, il passe aussitôt du mouvement au repos, mais en tant que numéraire, sa substance naturelle entre en conflit perpétue avec sa fonction. La transformation d’un sovereign d’or en or fictif ne peut s’éviter complètement, mais la législation cherche à empêcher qu’il ne s’implante comme numéraire, en le démonétisant lorsque la perte de substance a atteint un certain degré. D’après la loi anglaise, par exemple, un sovereign qui a perdu plus de 0,747 grammes de poids n’est plus un sovereign légal. La Banque d’Angleterre qui, de 1844 à 1848, n’a pas pesé moins de 48 millions de sovereigns d’or, possède dans la balance de M. Cotton une machine qui non seulement découvre la différence de 1/100 de gramme entre deux sovereigns, mais encore, comme un être intelligent, lance la pièce légère sur une planche où elle est happée par une autre machine qui la dépèce avec une cruauté tout orientale.

Dans ces conditions les monnaies d’or ne pourraient pas circuler du tout si leur cours n’était pas restreint à des cercles déterminés de la circulation, dans les limites desquels elles s’usent moins vite. Une monnaie d’or qui est réputée valoir 1/4 d’once