Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/174

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bonne heure[1]. Ceux qui, les premiers, ont préconisé le papier monnaie font remarquer expressément que la transformation de la monnaie métallique en signes de valeur s’effectue dans le procès de circulation même. C’est ce que Ben-

    (τε τῶν χρώμενον οὐδενος ἄξιον, οὐδὲ χρήσιμον πρὸς οὐδὲν τῶν ἀναγϰαίων ἐστι.

    (Cet argent n’est en lui-même qu’une chose absolument vaine, n’ayant de valeur que par la loi, et non par la nature puisqu’un changement de convention parmi ceux qui en font usage, peut le déprécier complètement et le rendre tout à faire incapable de satisfaire aucun de nos besoins, l. c.)

  1. « This Emperor (of Gattay or China) may dispende ols muche as he will withouten estymacion. For he despendethe not, nor makethe no money, but of lelher emprendeth or of papyre. And when that money hathe ronne so longe, that it begynethe to waste, than men beren it to the Emperoure’s Tresorye, and then they taken newe Money for the old. And that money gothe thorghe out all the contree, and thorghe ont all his Provynces… They make no money nouther of Gold nor of Sylver, et opine Mandeville, therefore he may despende ynew and outrageously » (Cet empereur (de Gattay ou de Chine) peut dépenser autant qu’il lui plaît sans calculer. Car il ne dépense ni ne fabrique point de monnaie mais du cuir ou du papier imprimé. Et quand cette monnaie a roulé si longtemps qu’elle commence à s’user, on la porte au Trésor de l’Empereur et on remplace la vieille monnaie par de la neuve. Et cette monnaie circule dans toute la contrée et dans toutes ses Provinces… ils ne font de la monnaie ni d’or ni d’argent et c’est pourquoi, opine Mandeville, il peut dépenser outrageusement). Mandeville, Sir John, Voyages and Travels, London, éd. 1795.